l'île plate et l'ilot Gabriel

 Pas de séjour à Maurice sans journée à l'île Plate. C'est comme un pèlerinage pour moi, l'endroit que j'aime par dessus tout et que j'ai découvert il y a bien longtemps quand mes enfants étaient petits et qu'il n'y avait pas  de charters organisés pour s'y rendre. A l'époque, j'avais rencontré un pécheur en marchant sur la plage de Grand Baie et il m'avait proposé de nous amener voir les îles du Nord sur son petit catamaran, nous étions moins de dix sur ce petit bateau et la traversée à la voile avait été bien longue. Mais quelle découverte! les poissons venaient manger dans la main et nous nous baignions au milieu des bébés requins. Les paille en queue nous observaient de très près de leur petit oeil noir.

Et puis un peu plus tard, j'ai lu "La quarantaine", mon roman préféré de JMG Le Clézio et là j'ai compris pourquoi toute cette émotion en marchant sur la plage de l'îlot Gabriel et en découvrant les vestiges des tombes des engagés indiens et autres navigateurs morts du choléra.

Aujourd'hui, tout cela est fini. Bien sûr cet endroit n'appartient à personne et tout le monde a le droit d'y aller mais voir 20 catamarans d'environ 40 touristes chacun débarquer à heure fixe sur l'îlot Gabriel chaque jour que le temps le permet, ce n'est plus le même voyage.

Le tourisme de masse a mis les îles du Nord au niveau de l'île au cerf, des endroits bondés, des visites codifiées, moins de liberté, le charme d'antan a disparu. Les paille-en-queue sont toujours là et il reste encore quelques endroits où l'on peut s'isoler mais les petits poissons sont bien effrayés par tout ce monde!

La traversée en catamaran reste un moment bien agréable, surtout avec le beau temps et j'ai eu le plaisir de retrouver le skipper Clarel du centre nautique de Grand Baie avec lequel nous avions déjà fait la croisière il y a 5 ans!

                         En sortant de la baie, on passe devant le campement de Guillemette

                                                                   Capitaine Clarel

                       Le coin de mire où l'on ne s'arrêtera pas pour se baigner dans ces eaux transparentes

                                Et au retour, le fil de traîne permet de ramener un belle dorade Coryphène

Une très belle journée malgré tout si on fait abstraction de quelques inconvénients. A organiser de manière différente une prochaine fois... un bateau privé qui accoste directement sur l'île plate...